Lazio
Si le Latium, région centrale d’Italie, acquit ses lettres de noblesse viticoles il y a plus de deux millénaires, sa réputation reste à parfaire aujourd’hui. Dans les années 80, au contraire de la plupart des régions d’Italie, le Lazio n’a en effet pas opéré le renouveau qualitatif de ses vins. Seuls quelques petits producteurs ont alors misé sur la qualité de leurs jus, à l’inverse des coopératives sociales et des institutions publiques, qui avaient la mainmise sur la production viticole de la région. Aujourd’hui, la région reprend du galon, et c’est d’autant plus réjouissant que le Lazio est le symbole de la viticulture transalpine, dont le point de départ est historique.
Lorsque les Romains et les Étrusques se confrontèrent, leurs modes de vie firent de même : les Romains, peuple de pasteurs et de guerriers, vivaient une existence austère, alors que les Étrusques, raffinés, accordaient une grande importance à la vigne, source de plaisir. Quand les Romains conquirent la Grande-Grèce et l’Étrurie, c’est avec leur légendaire ténacité qu’ils entamèrent la culture de la vigne. Ils furent d’ailleurs les premiers à utiliser des poteaux de bois pour soutenir les ceps. À l’époque, les traités de Pline l’Ancien et de Columella prodiguèrent des conseils que suit, aujourd’hui encore, l’œnologie moderne.
Si la viticulture de la région précède la période romaine, il fallut attendre l’Empire pour qu’elle s’y développe. Le vin était alors de tous les banquets, quoique coupé à l’eau pour en consommer plus et interdit aux femmes. Ce sont les traditions monacales puis papales qui ont contribué à pérenniser la viticulture dans le Latium. Et c’est au milieu des années 1920 que le Latium obtint une certaine reconnaissance internationale, notamment grâce à la Reine d’Angleterre, amoureuse du Frascati qu’elle importait pour les membres de sa cour.
Le Latium s’étire sur le versant occidental des Apennins, jusqu’à la mer tyrrhénienne. 50.000 hectares de vignes s’étendent sur la région, qui est constituée de 20% de plaines, 26% de monts et montagnes et de 54% de collines. Sur les flancs de ces collines, 70% des vignes ont trouvé le climat parfait. Avec ses grands écarts de température entre le jour et la nuit, son climat majoritairement méditerranéen et ses sols riches en substances minérales, le Latium dispose des atouts idéaux pour la viticulture. Ses terrains volcaniques et la proximité de la mer confirment l’excellence de l’endroit.
Il n’empêche que si la ville de Rome demeure le plus grand marché pour les vins d’Italie, les productions du Latium y demeurent sous-représentées. La région compte une trentaine d’appellations DOC ou DOCG, mais la production de ces vins de qualité ne concerne toujours qu’un demi-million d’hectolitres.