Reconversion ou double vie : tout plaquer (ou presque) pour le vin

 

Changer de vie. Tout plaquer. Ou presque.

Dans le monde du vin, ces histoires sont de moins en moins rares. Ces dernières années, les vignobles accueillent une nouvelle génération de vigneron·nes issu·es de reconversions parfois radicales. Consultantes devenues vigneronnes, vétérinaires devenues viticultrices, ingénieurs passés au chai... Tous ont en commun ce besoin de sens, d’ancrage, de contact avec le vivant.

Chez Mosto, on aime raconter ces trajectoires. Parce qu’au-delà des appellations et des millésimes, il y a toujours une histoire humaine derrière chaque bouteille. Et parfois, cette histoire commence très loin des vignes.

C’est aussi un clin d'œil personnel : Mosto, quelque part, est né d’une reconversion.

Le début d’une histoire belge (et ce n’est presque pas une blague)

Quand on me demande quand Mosto a vraiment commencé, j’ai souvent envie de répondre : « Le 13 mars 2020, j’ai quitté mon job. Le 14 mars, je passais à 100 % sur Mosto… et c’était aussi le premier jour du confinement. J’ai le flair pour le vin, un peu moins pour le timing ! »

En réalité, Mosto existait déjà depuis 2016. C’était d’abord une passion parallèle, que je faisais vivre à côté de mon job salarié. Puis un jour, j’ai décidé de changer de cap. De tenter l’aventure à plein temps. Mosto, c’est ma propre reconversion.

Et si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce que j’avais envie de rendre hommage à celles et ceux qui, comme moi, ont changé de vie pour se plonger dans le vin. Par envie, par déclic, par passion… ou par petit grain de folie.

Quand la vigne devient une nouvelle vie

Nous avons échangé avec deux de nos vigneronnes partenaires, qui, elles aussi, ont troqué une première vie pour celle, exigeante mais follement stimulante, du vin.

Qu’il s’agisse d’une reconversion radicale ou d’une double vie bien remplie, leurs parcours racontent une même passion, une même énergie.

Monica Raspi - Fattoria Pomona

Avant de plonger dans les vignes, Monica Raspi était vétérinaire. Le domaine familial Villa Pomona, à Castellina in Chianti, appartenait à ses parents, héritiers d’une terre acquise par son arrière-grand-père en 1890 et relancée dans les années 1980.

Monica, elle, avait choisi une autre voie. Mais en 2005, sa mère part à la retraite. Plus personne pour suivre le domaine. Il faut faire un choix : vendre ou reprendre l’héritage. Deux ans plus tard, Monica ferme sa clinique, range son stéthoscope et revient à la terre. Une reconversion totale. Elle apprend tout sur le tas : viticulture, œnologie, gestion de cave… entourée de professionnels et de quelques bons manuels. Le domaine change de nom et devient Fattoria Pomona, une ferme, pas une villa de carte postale. Et passe en bio. Car même si elle ne soigne plus les animaux, Monica continue de s’occuper du vivant.

Désormais, ce sont les plantes qui lui parlent. « C’est le cycle de la vi(gn)e ! Les années et le travail se répètent, mais jamais ne se reflètent de la même manière. Il y a la taille, ensuite il faut choisir les bourgeons à prendre ou à laisser, puis les vendanges arrivent. Le raisin part en cave jusqu’à la dernière étape de sa vie : la mise en bouteille. »

Avec pudeur et malice, Monica aime citer Horace, dont les mots résonnent avec sa nouvelle vie :

Antonella Pacchiarotti - Vini Pacchiarotti

Avant de devenir vigneronne, Antonella Pacchiarotti a mené une vie bien remplie : élever ses enfants à plein temps, soutenir l’entreprise de travaux publics de son ex-mari, aider ses parents dans leur petit supermarché-tabac. Jusqu’au jour où, les enfants devenus grands, elle décide de planter ses propres racines.

En 1998, elle acquiert 3,5 hectares à Grotte di Castro, au nord du Lazio, entre Toscane et Ombrie, avec une vue plongeante sur le lac de Bolsena.Elle y plante ses premières vignes.

« Je voulais donner des racines à ma famille. »

Élever la vigne, c’est prolonger ce qu’elle a toujours su faire : élever ses enfants. Même patience, même écoute, même attention aux cycles.

Elle choisit de travailler l’Aleatico, un cépage local souvent réservé aux vins doux. Mais Antonella expérimente : blanc, rosé, cuivré… jusqu’au « Ramatico », né d’un accident de macération devenu sa cuvée emblématique.

Aujourd’hui, à 500 mètres d’altitude, sur des sols volcaniques baignés de soleil et caressés par le microclimat du lac, ses vins expriment cette terre et sa vision : singulière, intuitive et résolument féminine dans un univers encore très masculin.

Antonella est aussi active au sein du Consorzio dei Vignaioli del Lazio, fédérant des vignerons indépendants engagés pour une viticulture durable et l’identité des cépages autochtones.

Des histoires de choix et de passions

Les domaines et les vins du catalogue Mosto, on ne les a pas choisis par hasard. Il s’agit de personnes qui, un jour, ont tout remis en question pour suivre une idée un peu folle. On aime leurs vins, on aime encore plus leurs histoires.

Et vous, si vous deviez tout plaquer… vous feriez quoi ?

 
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