Trentino - Alto Adige

Trentino - Alto Adige

Le Trentin - Haut Adige est constitué de deux provinces : celle de Trente, au Sud, de culture et de tradition italiennes, et celle de Bolzano (ou Bolzen), au Nord, aux pieds des Alpes, aux fortes influences germaniques. La région faisait partie de l’empire austro-hongrois jusqu’à la Première Guerre Mondiale. 

ALTO ADIGE

Le Haut Adige (ou Südtirol, en allemand) s'enorgueillit de posséder l'une des plus anciennes histoires vinicoles du pays. Elle remonterait en effet à 700 av. J.-C. et aurait été implantée par les Étrusques. Les Romains, qui conservaient alors encore le vin dans des amphores de terre cuite et des outres de peau, y auraient découvert la conservation en tonneau de bois, un système hérité du peuple rhète (des Alpes centrales). La vigne était par ailleurs soutenue par des structures en bois, dont la pergola actuelle est une évolution. Les vins du Haut Adige bénéficiaient déjà d'une excellente réputation, apte à rivaliser avec le fameux Falerno de Campanie.

C'est cependant aux Romains que l'on doit l'expansion de la culture viticole dans cette région d’Italie septentrionale, en particulier grâce à la construction de la Via Claudia Augusta, qui facilita les échanges technologiques, ainsi que de variétés de vigne.  Sous le règne de Charlemagne, les évêchés et abbayes d'Allemagne méridionale se fournissaient en vins de la région, contribuant également au développement de la culture vitivinicole, jusqu'à ce que les invasions barbares y mettent un frein. 

Il faut attendre le règne des Habsbourg pour à nouveau y voir fleurir la vigne, mais entre-temps, les monastères francs et bavarois avaient commencé à produire leur propre vin pour la liturgie. Malgré cela, les moines bénédictins du Haut Adige jouèrent un rôle considérable dans la sauvegarde du patrimoine viticole local, en maintenant la production de variétés autochtones. Les ecclésiastes des quatre coins d’Europe eurent l'honneur de les (re)découvrir lors du Concile de Trente (milieu du XVIème siècle), ce qui contribua à fonder leur notoriété. C’est enfin sous l’impulsion des familles de vignerons, au XIXème siècle, et puis des coopératives de producteurs, au XXème siècle, que la production et la vente de vins de la région s’est amplifiée. Cette tradition de coopératives fleurit encore aujourd’hui : elle constitue 70% de la production vinicole de la région. 

Le territoire vitivinicole du Haut Adige est très particulier : une surface plantée réduite (de moins de 5.300 hectares, constituant moins d’1% de la production vinicole italienne) divisée en très petites vignes (de surface moyenne d’un hectare) de terroirs très différents, situées entre 200 et 1.000 mètres d’altitude et connaissant de zones climatiques également divergentes. Néanmoins, étant étagées sur le versant sud des Alpes, elles bénéficient d’une exposition optimale, tout en étant protégées des vents plus froids du Nord. Cette orientation participe grandement à différentier la production vinicole de celle du Tyrol autrichien, dont le climat est plus rude.

A peine une vingtaine de cépages y est cultivée. Une telle diversité sur un espace aussi réduit contribue à faire des vins du Haut Adige des produits d’exception.

TRENTINO

La viticulture du Trentin est une réalité à deux vitesses, tant et si bien qu’il est presqu’inapproprié de parler de vins trentins comme un tout homogène. En effet, aux traditionnelles très grandes structures coopératives, cultivant essentiellement des cépages internationaux (qui constituent 90% de la production régionale et regroupent plus de 7.500 viticulteurs coopérants), s’opposent le travail des petits vignerons indépendants, attachés aux variétés autochtones. Néanmoins, le secteur coopératif trentin a œuvré à une amélioration drastique de la production, ces dernières années, de sorte que l’on déguste aujourd’hui une qualité de vins comparable à celle des coopératives du Haut Adige.

Les paysages du Trentin, pays indéniablement montagneux, se déroulent autour du lit de l’Adige, depuis la rive la plus douce du lac de Garde, pour remonter sur les pentes plus abruptes des Dolomites vers Bolzano, province au cœur du Haut Adige (ou Tyrol du Sud), dont il partage la réalité administrative depuis leur fusion en 1946. Le Trentin constitue ainsi un véritable « pont » entre le Nord et le Sud, déjà traversé à l’époque des invasions barbares.

Le vignoble trentin, d’une superficie de plus de 10.000 hectares, jouit de conditions pédoclimatiques particulières : une composition géologique extrêmement variée des sols, un régime pluviométrique favorable et une excellente insolation.

Peuplé par les Illyriens venus de Grèce via la Ligurie, le Trentin connaît la culture de la vigne depuis près de 3000 ans, comme l’atteste de nombreuses trouvailles archéologiques, dont un récipient à vin en bronze, connu sous le nom de « situla étrusque », datant du IVème siècle av. J.C. et découvert dans la Vallée de Cembra, au nord de Trento. Des lettres y sont gravées dans l'alphabet rhétique, du nom de ce peuple nordique romanisé à la suite de la « guerre rhétique » (16-15 av. J.-C.).

Une seconde grande vague de colonisation de la région aura lieu des siècles plus tard, initiée par le système féodal bavarois et souabe le long des rives de l’Adige et de l’Isarco. Elle stimula la culture de la vigne, grâce à une demande accrue en vin exporté au-delà du Brenner. De plus, l’augmentation moyenne des températures après l’an mil (également appelé « optimum climatique ») contribuera à l'expansion de la viticulture, vers le Nord notamment.

Mais la plus grande impulsion à la production de vin fut donnée par les Habsbourg, au XVIIIème siècle, la Mittel Europa étant friande des vins du Trentin, ainsi qu’au XIXème siècle, suite au drame du phylloxera qui toucha l’Autriche-Hongrie bien avant le Trentin. La réputation de la viticulture trentine fut définitivement assise avec la création, en 1874, de l'Institut d'Agriculture de San Michele all'Adige, à l'initiative de la Diète du Tyrol à Innsbruck, désireuse de moderniser l'agriculture de l’Empire.

La Grande Guerre bouleversera cette réalité prospère. Frappée par les destructions et le manque de main-d’œuvre, la viticulture trentine s’effondre entre 1915 et 1918. Par ailleurs, au lendemain de la guerre, le territoire passe sous pavillon italien. Les vins trentins (comme ceux du Haut Adige) perdent alors leur statut de vins du sud de l’Empire, très appréciés par les palais germaniques, pour devenir des vins nordiques, auxquels les Italiens étaient peu habitués. Ces préférences gustatives demeurent aujourd’hui encore, puisque les vins du Trentin – Haut Adige fleurissent sur les tables allemandes, peut-être bien plus que dans les auberges italiennes.

Prix
Type
Cépage
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Domaine
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