Sardegna

L'histoire de la viticulture en Sardaigne est intimement liée à celles des civilisations qui s'y succédèrent pour former la culture sarde que l'on connait aujourd'hui : forte et très singulière. L'on sait aujourd'hui que la vigne - vitis vinifera, à l'instar de l'olivier, était une plante indigène à l'île et que la Sardaigne doit non pas le cep, mais bien l'art et le savoir de la culture de la vigne et des techniques de production du vin à ces populations. A cet apport de techniques, s'ajoute l'introduction par vagues successives de nouvelles variétés de raisin ; des importations encore largement débattues et que la science n'est pas toujours parvenue à confirmer de manière définitive.

 

Pilier de la culture sarde, la civilisation nuragique (qui débute environ 1800 av. J.-C.) domestiquait déjà la vigne sauvage, dont la présence est attestée notamment par Bacci, en 1596, dans son traité De naturali vinorum historia. Il y relate la production de vin à partir de vignes lambrusche (" sauvages "), témoin de l'intérêt séculaire des sardes pour la vigne sauvage supposée antérieure aux techniques importées. De plus, des restes de vases et cruches à vin ont été retrouvés, datant du XIVème siècle av. J.-C. et de provenance mycénienne.

 

La culture nuragique commence à décliner vers 900 av. J.-C. C'est alors que les Phéniciens, qui accostaient depuis déjà longtemps en Sardaigne, attachent une importance grandissante à la position stratégique de l'île, sur la route commerciale maritime de l'Europe, et à y développer de véritables villes côtières. Les apports phéniciens sont nombreux : l'oléiculture, l'apiculture et le début de la production de produits laitiers ovins, mais aussi l'écriture (c'est sous leur ère, d'ailleurs, que le nom de l'île est transcrite pour la première fois - Srdn), faisant ainsi passer l'île de l'âge protohistorique à l'âge historique. Grands viticulteurs et navigateurs, les Phéniciens auraient introduit les cépages Nuragus et Vernaccia sur l'île et amélioré la culture de la vigne dans les zones autour de leurs colonies, en particulier Kalaris (Cagliari) et Olbia.

 

La cohabitation pacifique entre Nuragiques et Phéniciens prit fin lorsque ces derniers commencèrent à s'intéressent à l'intérieur de l'île (fait exceptionnel pour cette population). Face à la résistance féroce des Nuragiques, ils furent contraints d'appeler Carthage en renfort, ce qui augura une nouvelle ère, celle de la domination punique, suivie à son tour de la période romaine (entre le IIème et le IVème siècle après J.-C.). Outre de nombreuses pratiques vitivinicoles, la Sardaigne devrait aux Romains les cépages Moscato et Nasco.

 

Après une brève période d'abandon des vignes, conséquence des invasions vandales de la moitié du Vème siècle, la reprise de la viticulture fut l'œuvre des moines basiliens de rite grec. La Sardaigne faisait alors partie de l'une des sept provinces byzantines (l'Exarchat d'Afrique), mais elle ne fut que très marginalement impactée par la conversion à l'Islam des populations de la Méditerranée, au VIIème siècle. La production de vin ne subit donc pas d'interruption.

 

A l'Empire byzantin se substituèrent quatre Judicats. Cette période réputée comme le Moyen-âge sarde donna pourtant une nouvelle impulsion à la viticulture de l'île, notamment grâce à une codification remarquable de la production de la vigne et du commerce du vin. Certaines ordonnances prévoyaient ainsi des peines sévères pour qui arrachait la vigne, allant de l'amende à l'amputation de la main droite.

 

C'est enfin à la domination aragonaise (1324-1479) et espagnole (1479 - 1720) que la Sardaigne doit une contribution majeure à son histoire oenologique, de l'introduction de nouveaux cépages (tels les Bovale, Cagnulari et Carignano) à celle de nouvelles méthodes d'élevage de la vigne. D'aucuns pensent en effet que la technique dite sa catalanisca d'élevage de la vigne sans tuteur aurait remplacé la méthode sa sardisca, utilisant, elle, un mât de bois mort. D'autres contre-argumentent cependant que cette méthode, encore largement répandue aujourd'hui, était déjà connue des Romains, raison pour laquelle on la dénommerait encore alberello latino.

Aujourd'hui, le vignoble sarde s'étend sur 26.244 hectares, dont 69% en colline, 18% en plaine et 13% en montagne. La production totale de vin s'élève à 638.000 hectolitres, dont 65,9% bénéficient d'une appellation DOC (D'Origine Contrôlée) et 14,6% d'une appellation IGT (Indication Géographique Typique).

La Sardaigne compte de nombreuses appellations protégées :

 

15 IGT

17 DOC : Alghero, Arborea, Cagliari, Campidano di Terralba, Cannonau di Sardegna, Carignano del Sulics, Girò di Cagliari, Malvasia di Bosa, Mandrolisai, Monica di Sardegna, Moscato di Sardegna, Moscato di Sorso-Sennori, Nasco di Cagliari, Nuragus di Cagliari, Sardegna Semidano, Vermentino di Sardegna, Vernaccia di Oristano.

 

1 DOCG : Vermentino di Gallura

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Type
Cépage
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Sol
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